Une nouvelle secte s’est établie à Amden, canton de Saint-Galle. Son fondateur est un M. Klein, qui a acheté une immense ferme atour de laquelle s’est formée la colonie, composée de familles et d’hommes et de quelques femmes non mariés; plusieurs des membres viennent d’ Amérique.
C’est une communauté au sens chrétien primitif. Les membres renoncent à toute propriété au bénéfice de la commune, et par la. acquièrent tous les droits. Le choix de la profession est libre. Ils ne font ni publications ni sermons. Ils renoncent à toute réclame, et espèrent, que les adeptes afflueront par inspiration divine. Ils sont, prétendent-ils, presque panthéistes, croient que rien ne se fait en dehors de Dieu, et pour cette raison négligent la prière. Ils n’en pratiquent pas moins un culte de la Vierge et de certains saints, et son convaincus de l’existence d’esprits de l’air, de revenants. En outre, ils attendent la venue du Christ pit Pâques 1904, et sont naturellement convaincus qu’il fondera son empire à Amden.
C’est un des cas habituels de la folie religieuse mise à la mode par l’incompréhensible appui que Tolstoï a accordé, voila trois ans, aux Doukhobors qui viennent de finir au Canada dans l’aliénation mentale et la régression à l’etat d’animaux.
Les autorites suisse attendent, pour intervenir, que la secte entre en conflit avec les lois.
L’Aurore (Paris), 7. Jahrg., 30. August 1903, Nr. 2141, S. 3. Online